Pourquoi ne pas détenir « un peu » de titres à rendement élevé?
Les écarts des titres à rendement élevé continuent de se resserrer. Vu que les primes de risque diminuent, et que les conditions économiques et politiques semblent être propices aux obligations de sociétés en général, c’est tentant de se tourner vers le marché des titres de créance, en quête de rendement. Comme le mentionne Howard Marks, d’Oaktree, le rendement total (rendement de l’indice cible plus prime de risque) des titres à rendement élevé se chiffre à 7,0 %, ce qui n’est certainement pas de refus.
Qu’est-ce qui pourrait mal tourner?
Le tableau ci-dessous illustre les effets de détenir « un peu » de titres à rendement élevé sur le rendement d’un portefeuille de titres de créance. En 2008 (le paroxysme de la Crise financière mondiale), un portefeuille d’obligations de qualité a produit une perte de 5,25 %. Or, un portefeuille réparti à raison de 75 % et de 25 % entre les obligations de qualité et les titres à rendement élevé a dégagé une perte encore plus brutale, soit 11,23 %.
Dans un marché coûteux, un investisseur axé sur la préservation du capital aurait obtenu un rendement de 0,28 % au moyen d’un portefeuille entièrement composé d’obligations de sociétés de qualité à court terme pendant la durée de 2008. En y ajoutant une composante de 25 % dans les titres à rendement élevé, ce gain devient une perte de 7,08 %.
Est-ce que l’avantage potentiel d’affecter 25 % du portefeuille aux titres à rendement élevé au début de 2008 en a valu la peine? Examinons « pour quoi vous jouez », comme le dirait Jeff Probst de l’émission Survivor. Eh bien, cet avantage a représenté 1,05 % en 2008 (soit 25 % de l’écart entre le rendement de 9,55 % des titres à rendement élevé et celui de 5,36 % des obligations de qualité). Aujourd’hui, cet avantage chute à 59 points de base, en fonction d’un rendement de 7,00 % pour les titres à rendement élevé et de 4,65 % pour les obligations de qualité). Par conséquent, les investisseurs ne sont pas, selon nous, récompensés pour les risques inhérents aux titres à rendement élevé, et il en aurait été de même en 2008.
La quête de rendement dans la mauvaise conjoncture risque d’engendrer des répercussions nettement négatives sur les portefeuilles. De plus, la détention de titres à rendement élevé pendant la durée entière d’une période de volatilité comporte un coût de renonciation énorme. En effet, ces titres ont fait un bond de 58,2 % en 2009. La part de 25 % qui y était déjà investie, d’après l’exemple susmentionné, n’a pas pu tirer parti de cette remontée. Certes, il y a des périodes pendant lesquelles les investisseurs devraient pencher massivement pour les titres à rendement élevé. Selon nous, ce n’est pas actuellement le cas.
-Équipe du crédit de Mawer
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